Pourquoi payer 140 EUR ce qui en vaut désormais 50 ?

Arromanches, le 6 janvier 2018, mis à jour le 30 juin 2018, puis le 31 mars 2023

En mars 2023, la France s’aligne enfin sur les bonnes pratiques observées depuis 10 ans dans les autres payés d’Europe : construire des parcs éoliens en mer à plus de 30 km des côtes, et sans subvention publique.

Les allemands attribuent depuis 2017 des parcs éoliens offshore à plus de 50 km des côtes et 30 mètres de profondeur, sans subvention publique. Le prix de l’électricité y ressort inférieur à 50 EUR le MWh.

Les britanniques ont attribué en septembre 2017 un contrat éolien offshore à 22 km au large de l’Ecosse pour un prix garanti de 63 EUR le MWh.

Les belges ont renégocié à la baisse (oct. 2017) le montant de leurs concessions récemment attribuées (à 40 km des côtes), à 79 EUR / MWh.

La France persiste en revanche à subventionner massivement (20 milliards d’Euros sur 20 ans) les six premiers parcs éoliens en mer à 10 km des côtes, 20 mètres de profondeur, pour un prix de l’électricité résultant de 140 EUR le MWh.

POURTANT, c’est désormais POSSIBLE ! La France vient d’attribuer à EDF, le 27 mars 2023, le projet éolien en mer "Centre Manche 1" à 35 km des côtes et sans subvention, grâce à un tarif de rachat garanti de l’électricité de 45 EUR / MWh.

[bleu]Pourquoi un tel écart de prix ?[/bleu]

En 2011, l’ambition française était de développer une filière nationale, autour d’Areva et Alstom. Des prix élevés permettaient d’une part à ces industriels d’investir dans le développement de turbines éoliennes, et d’autre part de financer le développement d’une expertise d’opérateur en mer pour EDF et ENGIE. Ce transfert d’expertise se faisait notamment grâce aux alliances avec le danois DONG, un des leaders mondiaux du secteur.
Mais depuis, cette filière française a été abandonnée : Alstom et Areva jettent l’éponge, au profit des allemands et des américains.

De surcroît, le danois DONG a revendu son contrat au canadien Enbridge et est sorti du projet !

Les prix allemands imbattables sont réalisés par cet industriel danois Dong, qui a le savoir-faire pour réaliser des complexes éoliens en mer loin des côtes, en profondeur, et sans besoin de subvention.

EDF et Dong s’étaient associés en 2011 pour répondre et gagner les trois premiers appels d’offres français. Les communiqués de l’époque saluaient cette alliance qui allait permettre de développer rapidement une expertise française... Et puis Dong a vendu ses contrats français en mai 2016 à Enbridge, industriel canadien spécialisé dans le transport de pétrole par oléoduc. Finalement, le prix élevé est resté mais va servir à développer une expertise canadienne aux frais du contribuable français.

Dernier argument : Pour créer des emplois. En 2012, les communiqués les plus optimistes des industriels et du gouvernement parlaient de 7 500 emplois. Aujourd’hui, la filière promet 15 000 emplois. Dur à croire... Mais soit ! Dans ce cas, la subvention de 1,25 milliard par an représenterait alors 85 000 EUR par emploi et par an de charge publique. Est-ce raisonnable ?

[bleu]Pourquoi alors persister dans ce projet absurde, qui par ailleurs abîme nos paysages côtiers et les plages du Débarquement en particulier ? [/bleu]

Oui pourquoi ? Personne n’a la réponse.

[bleu]Mais si nous voulons vraiment la révolution écologique,[/bleu]

[bleu]Si nous voulons vraiment des emplois dans l’éolien offshore,[/bleu]

[bleu]Si nous voulons vraiment payer le bon prix de l’électricité verte,[/bleu]

[bleu]Et si nous ne voulons pas favoriser l’affairisme et les soupçons de corruption,[/bleu]

[bleu]Alors pour le prix de ces six projets, faisons plutôt 12 parcs éoliens offshore invisibles à 50 km des côtes, sans subvention publique ! Nous serons tous d’accord ET C’EST DESORMAIS POSSIBLE !![/bleu]

[bleu]Sources[/bleu]

Pour la France :

Appel d’offres (2011-2012) portant sur des installations éoliennes de production d’électricité en mer en France Métropolitaine

Attribution en avril 2012 par le Ministère de l’écologie des trois complexes éoliens en mer (Fécamp, Saint-Nazaire, Courseulles-Arromanches) à EDF Energies Nouvelles (60%) alliée au danois Dong (40%)

Communiqué EDF avril 2012 : 7 500 emplois promis pour les 3 parcs éoliens de Saint-Nazaire, Fécamp et Courseulles-Arromanches

Avis de la Commission de régulation de l’énergie (5 avril 2012)
"La puissance des projets concernés s’élève à 1 928 MW, pour une production annoncée de 6,8 TWh. Les charges de service public en résultant atteindraient environ 1,1 Md€2 par an à partir de 2020, ce qui correspond à un surcoût annuel de 160 € par MWh produit. Sur la base d’un prix de marché de 66,5 €/MWh en 2020 (correspondant à une évolution des prix de marché de 3 % par an)"

Article Le Figaro - 27 mars 2023 - Le plus grand parc éolien français, au large de la Normandie, attribué à EDF

Article Libre Horizon et carte : EDF gagne le nouveau projet en mer à 35 km de Barfleur, FUSIONNONS LES PROJETS !

Pour l’Allemagne :

Article Les Echos - 18 avril 2017 - Eolien en mer : des parcs sans subventions, une première mondiale

En Allemagne, les nouveaux parcs éoliens en mer "se passeront totalement de subventions !"

"Le prix de l’électricité de ces parcs ressortirait à 33,4 euros €/MWh" plus 10 à 15 €/MWh pour le coût de raccordement, soit moins de 50 €/MWh en coût total en Allemagne .

Les parcs nouvellement attribués en Allemagne sont :